Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de CHRISTOPHE BOUTIER, professeur documentaliste au collège de St Germain-des-Fossés, dans l'Allier
  • : Blog qui a pour objectif de parler de la littérature jeunesse, des écrivains jeunesse... pour donner le goût de lire aux adolescents. L'objectif est également d'intéresser à la culture. Il s'agit aussi de faire découvrir cette littérature à part entière aux adultes.
  • Contact

Le Vampire Du Cdi

  • Le cédéiste
  • Je suis le "VAMPIRE d'un CDI" auvergnat !

ANECDOTES

Pierre BOTTERO,

le Seigneur des ados !

 

Pierre Bottero était fier d’être un auteur jeunesse - une littérature qui n’a rien à envier en qualité à la littérature « vieillesse. » S’il n’était pas qu’un auteur de fantasy, il faut bien reconnaître que c’est à cette littérature de l’Imaginaire qu’il dût son incroyable succès !

Dès l’enfance, il tombait dans la marmite de la fantasy. Il dévorait Tolkien (Un choc ! S’en suivi, plus tard, l’idée que la fantasy ne pouvait s’écrire que sous la forme d’une trilogie), Zelasny, Farmer, Moorcock, Vinge, Howard… Les grands noms qui allaient lui permettre de devenir l’auteur que nous connaissons. Plus tard, il appréciera les auteurs « jeunesse » tels que Erik L’homme, Hervé Jubert, Fabrice Colin ou Philip Pullman, Eoin Colfer pour ne citer qu’eux. Il n’y a pas de concurrence en littérature jeunesse, les auteurs s’apprécient, se côtoient, se téléphonent, se rencontrent, se parlent, rêvent ensemble d’histoires communes. Ainsi Erik L’Homme et Pierre imaginaient ensemble, « A comme assassins »…

De ses lectures, Pierre Bottero ne devait pas ressortir indemne.

C’est par hasard qu’il se lançait dans l’écriture, pour aider sa fille qui séchait devant un concours d'écriture : il rédigeait quelques pages sur son ordinateur, se piquait au jeu, poursuivait (son épouse réclamait la suite), envoyait le texte à un éditeur qui le publiait... Il était dit qu’il n’arrêterait plu. Marqué à tout jamais par Tolkien, il était évident qu’un jour, il s’essaierait à la fantasy. C’est ainsi que naquirent « La quête d’Ewilan », « Les mondes d’Ewilan » et « Le pacte des Machombres. »

 

 

 

Pierre Bottero se fichait éperdument du cadre dans lequel on allait placer ses romans. Mais pour les « techniciens, l’auteur lui-même évoquait la Low Fantasy. Il s’agit d’une low fantasy - inspirée par ses jeux d'enfant, ses rêves d'adulte, ses lectures et les émotions ressenties au quotidien - dans laquelle existe un équilibre entre le bien et le mal, le courage, la volonté et la détermination où domine le désir de tout ramener à des intérêts individuels (égoïsme forcené, aveuglement quant à la mise en danger des équilibres…). Un parallèle pourrait d’ailleurs être établi entre le chaos décrit et notre monde réel. Mais attention. Les propos de Pierre ne demeurent pas sombres, ils restent optimistes. Pour avancer ! Avec pour personnages principaux des… femmes. Pierre était fondamentalement féministe. Il aimait à dire qu’il y avait moins de « cons » chez elles que chez les hommes. Toutefois, Pierer Bottero n’a jamais cherché à donner des leçons, il se méfiait trop pour cela des « transmetteurs » de valeurs et des donneurs de leçons. Le livre était pour lui un objet de partage.

Ce partage, il l’avait avec sa famille qui appréciait ce qu’il écrivait et qui le rassurait : Claudine, son épouse, ses deux filles lisaient ce qu’il écrivait avant publication.

 

 

 

Lorsque Pierre Bottero était invité dans un salon du livre pour une dédicace, il faisait partie des auteurs les plus demandés (il ne faisait pas bon signer à côté de lui !) : les impressionnantes files d’attentes composées de lecteurs (jeunes et moins… jeunes !) en témoignaient. C’est avec émotion qu’ils recevaient tous les messages de sympathie et… d’amour. Ses livres touchaient, ses histoires permettaient le partage et faisaient rêver, Pierre vivait alors une aventure … magique.

Il avait beau affolé le compteur des ventes, ce qui avait un réel impact sur lui, c’était :  de percevoir la flamme dans les yeux de ses « fans » (euh ! il n’aimait pas le mot), de recevoir leurs avis, de parler avec eux.

Tant d’amour le gonflait à bloc et lui transmettait une énergie positive.

C’est pourquoi, ce succès (qui lui permit d’abandonner son métier d’instituteur) qu’il percevait intensément, à la fois avec bonheur (évidemment !) et tranquillité, lui donnait également un sentiment de responsabilité. Ainsi, s’il savait se montrer reconnaissant envers ceux qui l’avaient aidé à améliorer son écriture (Caroline Westberg, son éditrice chez Rageot), il avait également de la considération pour ce public à qui il devait tant. Quand vous rencontriez Pierre, assis derrière sa table de dédicace, vous aviez le sentiment qu’il n’attendait que vous ! Pierre veillait soigneusement à être proche de son « public », un de ses… bonheurs. Il respectait humainement ses visiteurs et ses lecteurs en leur offrant des histoires dont il voulait qu’elles évitent facilité et démagogie. Il apportait ainsi beaucoup de soin et d’exigences aux corrections, un travail exigeant, vorace en temps et en énergie.

 

L’écriture de Pierre Bottero avec « Le pacte des marchombres » avait atteint une belle maturité. C’est ce que Pierre lui-même soulignait quand il affirmait que « c’est en écrivant qu’on apprend à écrire. » En effet, cette dernière trilogie qui met en scène le personnage d’Ellana est moins légère, plus complexe, que celle de « La quête d’Ewilan » : l’auteur avait eu le sentiment d’avoir grandi, évolué et de s’être trouvé, un sentiment accompagné par le désir de partager encore davantage avec le lecteur. Pierre Bottero était un homme intègre, voilà pourquoi il continue d’être autant aimé. A la lecture de ses trilogies, cette sincérité transpire. Pierre prenait un immense plaisir à écrire, à « rêver », à imaginer le monde (issu d’un vieux rêve de liberté absolue) d’Ewilan, d'Ellana. Il prenait un immense plaisir lorsque d’autres que lui se baladaient dans "ses" mondes. Pierre Bottero écrivait pour être lu mais aussi pour explorer des contrées inconnues (se connaître lui-même ?) et entraîner à sa suite tous ceux qui étaient tentés par l'aventure... Quand il mettait le point final, c’était à la fois une joie (celle d’avoir terminée et d’être satisfait du résultat) et une déchirure (celle de quitter l’univers crée)… Un sentiment d'être coupé d'une part de soi-même avec l’irrésistible envie de replonger très vite.

 

Pierre le « poète » accordait beaucoup d’importance au travail de réflexion qui précède l’écriture. Lorsqu’il attaquait le premier chapitre d’un roman, la trame générale était dans son esprit, il connaissait très bien ses personnages. Ensuite, plongé dans le cœur du roman, il écrivait sans arrêt, du matin au soir, parfois pendant la nuit. Puis, il pouvait ne plus écrire pendant des semaines Enfin, presque car il écrivait toujours… dans sa tête. Quand il n’écrivait pas, il écrivait sans écrire. Pierre était un homme normal qui aimait lire, courir, menuiser, bucheronner, voyager, rencontrer, parler, rêver… et sourire ! Ah, ce sourire !I

L’écriture de Pierre était une écriture « vraie », sans complaisance, une écriture qui venait des tripes, un cadeau offert au lecteur. Il n’était satisfait que si les mots qu’il employait correspondaient réellement à ce qu’il souhaitait écrire. Cette honnêteté, il la devait à ses lecteurs. Pierre était un travailleur qui reprenait, sans cesse, son récit, la cohérence, le fond, la forme… C’est pourquoi il prenait grand soin, malgré les pressions des lecteurs, de ne pas chercher à publier, à tout prix, trop rapidement. Il était persuadé qu’il valait mieux patienter et faire patienter plutôt que de se décevoir et décevoir. Il pendait qu’il fallait laisser le temps à l’histoire de pousser, à son rythme...

 

-------------------

   "Le Loup à la voix de miel"
Marc SEASSAU (Grasset jeunesse)

J’ai fait venir dans le collège où je travaillais alors, l’écrivain Marc Séassau.  La journée fut belle et pleine d’émotion notamment lorsque Marc anima une rencontre à deux voix (j’adore organiser ce genre de rencontres : 2 auteurs face à une classe en même temps !) avec Jean-Côme NOGUES qu’il avait adoré lire lorsqu’il était ado.

Marc Séassau a écrit ce roman « Le loup à la voix de miel » parce qu’il a été marqué par sa convocation comme juré dans une affaire de viol. Dans son récit, il narre l’entrée en 6ème d’une petite fille qui, anonymement, dépose des extraits de « Peau d’âne » dans les poches, de sa « marraine », une élève de 3ème.  L’appel au secours était évident !

Cette rencontre a déclenché un phénomène pour le moins inattendu dont j'ai été le témoin, involontaire : il m'a fallu trois semaines pour comprendre ce qui m’arrivais !

Je trouvais régulièrement par terre, dans le CDI, toujours disposées par deux, des photos représentants des scènes classiques de la vie d'une famille avec une de nos élèves de 6ème (anniversaires...). J'ai évidemment rendu ces photos à l'élève qui, agressive, semblait ne pas comprendre pourquoi je détenais son bien. C'est tout juste si elle acceptait de reconnaître qu'il s'agissait d'elle sur les clichés ! Ces scènes se sont régulièrement reproduites ( trois, quatre fois pendant trois semaines) jusqu'au jour où j'ai eu un déclic  : une seule photo sur le sol évoquant la petite sur les genoux d'un homme. J'ai de suite compris (Peau d’âne !), j'ai alerté l'infirmière, la Principale du collège... Cette élève avait eu l’idée de reproduire ce que l’héroïne du roman faisait.
Voilà ce qu'uns simple rencontre d'écrivain peut entraîner en dehors du plaisir de lire.
Le roman avait libéré la parole de l’élève !


Nous en avons évidemment parlé avec Marc Séassau qui était évidemment KO : comment ne pas l'être ? Il avait écrit ce roman un peu dans un but pédagogique mais quand la réalité dépasse la fiction...

Recherche

PERLES de LECTURE

 Le collège de Gannat

 a voyagé dans le temps !

 

 Après la lecture des romans historiques jeunesse de Béatrice Nicodème....

    321.JPG

« Oyez ! Oyez gente dames et damoiseaux ! Entrez dans le Moyen Age ! » Ainsi s’est écrié le troubadour, jeudi 9 juin 2011, dans la plaine gannatoise : deux cent élèves de 5ème du collège Hennequin et CM2 des écoles du Malcourlet, de Pasteur et de Jean Jaurès ont bravement et « prestement » effectué le « pas sur le côté » pour revêtir leur cotte de maille et ainsi plonger en plein XIVème siècle.

  

284.JPG

  Pour rendre vivant et attractif le Moyen Age, période étudiée en classe et encore largement visible dans la cité des portes occitanes, Gannat, douze comédiens et cascadeurs professionnels de la compagnie toulousaine ARMUTAN, ont chevauché leurs destriers pour répondre à l’olifant de Christophe Boutier, professeur documentaliste, initiateur de cet imposant projet, « Cultures, loisirs et genres de vie au Moyen Age », un projet fédérateur d’énergie d’une année.

  323        

Un campement faits de plusieurs tentes, de peaux de bêtes, de râteliers d’armes, de tonneaux… a été établi dans la partie herbeuse et arborée de l’établissement scolaire. Les écuyers – élèves, aux yeux brillant de plaisir, répartis en six « compagnies » de « routiers » qui répondaient au nom d’un  célèbre homme de guerre, du Guesclin, Prince noir ou bien d’un roi, Philippe Auguste…ont défilé avec leurs bannières dans les sept ateliers pédagogiques pendant six heures.  Ainsi, ils ont été initiés à l’archerie, au maniement des armes, au combat rapproché, à l’héraldique – l’art de faire son blason – à la danse, aux instruments et à la musique, à la jonglerie… Le capitaine « Barbepeste » et ses sbires ont alors conquis la « piétaille » qui après explications et démonstrations, devait mettre en pratique l’enseignement de leurs maîtres…  

   336.JPG

 Les corps fatigués furent réparés par le succulent banquet médiéval régional (tortillons gannatois, galichons d’Escurolles, fromages de chèvres de Bellenaves, Fraises bourbonnaises sur lit de fromage blanc de campagne de Cérilly étaient inscrits sur le très beau papier imprimé à l’ancienne par le moulin Richard de Bas ), pris en musique, et proposé par le chef, Sylvain Bruno. Une projection d’images, capturées dans la matinée, proposées par les élèves de l’atelier image du collège lors du repas, a également ravi les convives.

  287.JPG

En fin d'après-midi, les petits occitans, tout sourire, étaient regroupés pour assister à un spectacle de jongleries burlesques proposées par « Grand mètres Yann »,  à de la poésie lyrique, et à une impressionnante saynète de combats à l’épée accompagnée par la musique du groupe DAYAZELL.

 

Quel bonheur ! Quelle joie d'avoir vu les yeux des enfants pétiller de plaisir ! Quel  moment de vie ! Il ne fait aucun doute que cette journée unanimement saluée comme étant extraordinaire restera gravée dans les mémoires.

  351.JPG Alors, un grand MERCI à tous ceux qui ont participé à la réussite du projet ! Les personnels du collège Hennequin, la mairie de Gannat, les mécènes, les comédiens si sympathiques et bien sûr…les élèves !

 

Pour en savoir davantage :

 

RV sur le blog du collège de Gannat (03),

une 100e de photos...

 

http://cdi.gannat.over-blog.com/

 

    ------------------------------------

 

 

A propos de ce blog !

 

Lu dans « La nouvelle encyclopédie des filles 2011 » de Sonia Feertchak ((Plon)

 

« Le blog passionné et passionnant d’un professeur documentaliste  fou de littérature jeunesse, pour « sourire, rêver, aimer ». Des articles vivants sur la lecture, qui donnent envie de découvrir plein de livres et autant d’auteurs

 

 

-------------------                                                      

A lire, vraiment !




 

 

 

 

 

 

 

 

   

A travers de nombreuses anecdotes Christian Grenier évoque son enfance placée sous le signe du théâtre et de la lecture, son adolescence marquée par l'écriture et la passion. Il relate son parcours d'enseignant, d'auteur mais aussi de lecteur-correcteur, journaliste, scénariste et directeur de collection. Il se penche également sur les mécanismes intimes de l'imaginaire, détaille la genèse de ses oeuvres et fait pénétrer le lecteur dans les coulisses de l'écriture et de l'édition. Enfin il s'interroge sur les principes qui font d'une fiction un récit pour la jeunesse. Regorgeant de confessions, de convictions et de passion, ce témoignage d'une vie consacrée à la littérature jeunesse se lit comme un roman.
 

Archives

Le MOT du JOUR : ......

    "Des millions de gens vivent sans lire, mais ce qu'ils ignorent,

c'est qu'on vit infiniment plus en lisant."

Xavier-Laurent PETIT

  

     318 042 visiteurs 

Je vous livre l'adresse du blog de mon nouveau cdi et collège : http://colllafontaine.over-blog.com/

 

depuis octobre 2009

 

 

10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 09:41

 

 

La littérature c’est quoi ? Cela sous entend que tout ne serait pas littérature

 

Un regard particulier ?

 

Qu’est-ce ce que la littérature jeunesse ? Une littérature à part entière ?

 

Là, je ne répondrai même pas. C'est une provocation ?  ;-) Il y a "littérature" et "littérature" dans tous les genres, des livres essentiels et des "produits-paquets de lessive" partout. En jeunesse comme ailleurs.

Faut-il lire les classiques ? Pourquoi ?

 

Il faudrait sans doute repenser ce que sont les classiques. Certains auteurs que j'ai lus ne sont plus considérés comme tels (j'ai baigné dans Eugène Sue par exemple). La nécessité d'une culture commune à une génération et entre les générations me semble nécessaire à la cohérence d'une société. En cela, oui, il faut lire "des classiques", comme il faut voir des films marquants de l'histoire du cinéma, ne serait-ce que pour mieux "comprendre" ("prendre avec soi") les films qui sortent, et avoir un regard critique, un regard libre, sur le monde. Et la musique, la peinture, la sculpture, l'architecture...

Partager cet article
Repost0
9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 11:48

Les instructions officielles de 2002, consacrant la littérature de jeunesse comme à la fois discipline au concours de professeur des écoles, et comme objet d’enseignement dès la maternelle, renforcent la légitimité de cette littérature, et semblent de nature à accroître sa place dans l’école.

 

    Mais suffit-il de consacrer la littérature de jeunesse, de valoriser son usage et de le prescrire, pour que dans les pratiques, les formes d’enseignement permettent à tous les élèves d’y accéder ?

 

 

En effet, en devenant des œuvres à part entière, les albums sont devenus des objets plus complexes, et leurs auteurs ont intégré à leur création des conceptions dérivées de discours sociaux émergents comme de théories savantes de la littérature et de la lecture, de l’enfance et de l’éducation.

 

 La convergence de ces influences conduit à des albums qui considèrent le lecteur comme actif dans son activité de lecture, qui font une place aux interprétations de celui-ci, sollicitent de sa part la formulation et la rectification d’hypothèses de lecture … et  ce, dès le cycle 2 (grande section, CP, CE1), c’est-à-dire avant même que l’on puisse considérer que l’enfant est tout à fait autonome dans la lecture, tant au sens du "décodage" que de la lecture de textes longs et d’ouvrages.

 

  Face à des objets culturels plus complexes, plusieurs choix semblent s’opposer :

De toute évidence, et pas seulement entre les lignes, les dernières réformes semblent aller dans le sens d’un renoncement à confronter tous les élèves à la complexité, aux ouvrages qui sont potentiellement plus riches en activités possibles. Un autre choix pose le problème inverse. Il consiste à ignorer cette complexité ou à la valoriser, mais en considérant de façon doucereuse que les activités intellectuelles pour s’approprier le sens d’albums complexes viennent "naturellement", par la simple fréquentation. On oublie ici que des dispositions spécifiques à la "lecture experte" sont le résultat de constructions qui, si elles sont assurées dans une minorité de familles, supposent que l’école prenne en charge leur développement chez chaque élève.

 

    Il semble plutôt opportun que l’école se voit dotée des conditions pour penser des façons d’enseigner rationnellement cette littérature dès la maternelle.

 

    Mais pour ce faire, il semble nécessaire d’identifier plus précisément ce qui fait difficulté, complexité… et donc simultanément objet de développement intellectuel et risque d’inégalité si les dispositifs pédagogiques ne conduisent pas chacun à surmonter cette difficulté inhérente à la confrontation à des objets complexes.

         

    Si l’on montre que notre société développe des supports culturels qui sollicitent des activités intellectuelles plus complexes, n’est-il pas indispensable de les transmettre à tous ? Et qui, mieux que l’école commune, pourrait entreprendre ce chantier ?

 

    Dès lors, pour sortir de la contradiction entre l’élévation du niveau visé et les inégalités sociales d’apprentissage autrement que par le renoncement assumé à l’égalité ou la cécité face aux classes à plusieurs vitesses, il semble nécessaire de penser sur les pratiques à inventer, à diffuser, en lien avec l’analyse des objets de savoir et de culture.

 

 

par Stéphane Bonnéry

( Démocratisation-Scolaire.fr – samedi 20 mars 2010 )

 

 Source :  http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php

 Illustration : Claude Ponti

 

Partager cet article
Repost0
4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 09:27

Coffrets, livres accompagnés d'objets, en cette fin d'année, le livre se met en scène. Désir de séduire, mais aussi signe d'un véritable phénomène allant jusqu'au guide pratique, qui se fait désormais remarquer… et offrir !

 

Quand pratique rime avec esthétique... Dans ce domaine, le livre se met somptueusement en scène, en coffret et en s'accompagnant d'objets insolites et séducteurs. Une manière de séduire, mais aussi d'élargir le domaine du livre... ? Enquête auprès des éditeurs d'Hachette Livre.


C'est dès la fin d'année 2007 qu'on a vu arriver chez les libraires des livres qui n'étaient plus tout à fait seulement des livres, des livres avec un petit quelque chose en plus, qui a, semble-t-il, fait la différence... Des livres ''extra-ordinaires''. En 2008, c'est l'explosion ! En coffret, accompagné ou non d'objets, le livre s'est encore une fois particulièrement pomponné pour les fêtes.


Des Boîtes qui font fureur


Bien sûr, le phénomène n'est pas totalement nouveau. Depuis quelques fins d'année déjà, les éditeurs se sont mis à proposer des coffrets cadeaux - que Le Livre de Poche a poussé de belle manière pour les fêtes de l'année dernière et de cette année. Et chez Marabout, depuis longtemps déjà, Elisabeth Darets, directrice de Marabout, creuse ce sillon, elle qui vient du secteur jeunesse où le livre se fait souvent ''jouet''. Dans le domaine pratique, en revanche, c'est assez récent pour être signalé. En 2006, partant d'une autre tendance forte, le bio, l'éditeur lance des livres sur les légumes... illustrés façon gravures du XVIIe siècle ou présentés dans des cagettes en bois ! Gros succès : les 15 000 exemplaires initiaux ont été épuisés en huit jours. Dans la foulée, on a trouvé une Boîte à gâteaux, et cette année une Boîte à fruits, une Boîte à fromages... Le phénomène a pris une belle ampleur, avec une Boîte à énigmes - un véritable jeu de société -, Mes petites cocottes - où le livre est accompagné de deux véritables cocottes en fonte -, ou encore les Cook'in box - Muffins ou Verrines -, avec leurs moules en silicone ou verrines. L'éditeur joue désormais la carte du coffret à fond, avec les meilleurs extraits des Paresseuses, ou un coffret de jeux d'énigmes, Enigmes affûtées pour esprits futés.

Habit de fêtes et bonnes idées


Côté Hachette Pratique, laissons Jean-François Moruzzi, son directeur, raconter : ''Pour mettre en avant notre collection So Chic pour les fêtes de fin d'année, en 2007, nous avons eu l'idée d'ajouter au livre sur les verrines - qui marchait déjà très fort -, les petits verres indispensables à leur présentation. Nous avons vendu 50 000 exemplaires de ces coffrets en six semaines, avec une rupture de stock dix jours avant Noël !'' Pour Hachette Pratique, ce succès a dépassé toutes les espérances. Au point que la maison a décidé de continuer sur cette lancée et de décliner la collection sur le même concept tout au long de l'année. En 2008, l'éditeur transforme véritablement l'essai : Chocolat s'offre avec un service à fondue, Sushi avec le matériel pour les préparer et les présenter ! On trouve également des coffrets - dont un extraordinaire sur le café, présenté dans un sac en jute ! - et une Boîte à fiches extraites de la collection La Popote des potes... Larousse marque également la fin d'année par une créativité remarquable : une Boîte à échecs, le coffret Petit Larousse des vins avec ses accessoires indispensables aux amateurs, Petits Dîners autour d'une table basseet ses huit coupelles - une belle idée pour recevoir simplement -, et La Boîte à secrets des papas magiciens - guide et matériel complet de magie...


Sortir le pratique de ses carcans


L'effet est immédiat : en coffret, le livre sort des rayons... et se fait voir ! Une mise en scène qui a permis à cette catégorie éditoriale, le pratique, de séduire un nouveau public. ''On a ouvert l'univers du guide, estime Elisabeth Darets, je dirais même qu'on l'a sorti de ses carcans.'' ''Le pratique s'offre désormais sans complexe'', renchérit Jean-François Moruzzi. Mais tous s'accordent à dire que l'exercice a ses limites. Pour rester pertinent et enthousiasmant, ''il est important de dépasser le côté 'gadget''', explique Jean-François Moruzzi. Un habit de fête - et ''un cavalier'' -, ça se choisit.

La tendance est au beau


Au delà de l'objet qui accompagne le livre, c'est en fait l'''objet livre'' que l'on vise à valoriser. On est loin aujourd'hui des guides où la forme importait moins que le fond ! Des livres comme Le Pain est un ''beau-livre'' qu'Hachette Pratique a accompagné de son petit guide... ''Aujourd'hui, pas d'ouvrage pratique qui sorte sans une véritable recherche stylistique et un investissement fort pour la photo. La qualité doit être irréprochable'', confirme Jean-François Moruzzi. Chez Marabout, la recherche stylistique est même la base du travail éditorial et c'est sur elle que l'on s'appuie depuis quelques années déjà. Au Chêne, c'est le beau-livre qui se fait pratique, la frontière étant devenue bien mince. Et il s'offre également en coffret, comme La Cuisine des fées réédité pour l'occasion avec ses accessoires pour réussir les recettes...

Une réponse à la dématérialisation


Serait-ce une réponse à cette dématérialisation annoncée du livre - mettre en avant la valeur ajoutée de l'objet, le papier, les photos, tout ce qui concourt au ''plaisir de feuilleter un livre dans son salon'', selon Jean-François Moruzzi... Bref, tout ce qu'on ne pourra jamais avoir avec le Net ? Oui, bien sûr, s'accordent à dire les éditeurs. Il faut faire en sorte que le livre soit de nouveau tendance, et qu'il séduise les nouvelles générations. ''Pour contrer la concurrence d'Internet, nous travaillons depuis deux ans selon deux axes : la valeur matérielle du livre, et sa valeur de référence au niveau éditorial, détaille Elisabeth Darets. Le choix de l'auteur est primordial, le texte essentiel.'' Aujourd'hui, difficile de prédire avec certitude quel visage aura le livre de demain. Seule conviction : on n'aura pas fini de lire et on aura toujours plaisir à faire ce type de cadeau, ''parce que, comme le chantait Brel, les fleurs, c'est périssable''...

 

Source : http://www.hachette.com/mag/027/000000007733/quand-le-livre-se-met-en-scane.html

 

Partager cet article
Repost0
23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 10:46

Salon du livre jeunesse de Montauban (82)

L'enfance n'est plus tenue pour ce sanctuaire d'innocence qu'exaltaient les albums de naguère. La littérature jeunesse en prend acte et propose aux jeunes lecteurs des collections traitant des sujets graves auxquels ils peuvent être confrontés.

Le statut de l'enfant a définitivement changé : aujourd'hui, il est une ''personne''. Aussi, les contes où la douleur et la ''différence'' sont traitées implicitement côtoient des collections traitant explicitement de sujets graves, parfois même dramatiques. Tour d'horizon de ces publications qui bousculent les tabous.


L'enfant : désormais une personne à part entière

Emmanuelle Braine-Bonnaire, responsable de la collection ''Ethique et toc'' chez Hatier Jeunesse, souligne d'emblée l'évolution de notre regard sur l'enfance : ''Des psychanalystes comme Françoise Dolto ont changé la vision des adultes sur l'enfant. C'est désormais à une 'personne' que l'on s'adresse pour qui le droit à la parole est acquis. Notre propos est donc de lui ouvrir un espace de dialogue sur tous les sujets. Des livres comme 'J'ai deux papas qui s'aiment' sur l'homoparentalité, 'Clément 21' sur la trisomie ou 'Nicolas s'en va pour toujours' sur la disparition d'un proche, en témoignent.
Pour Agnès Guérin, éditrice chez Rageot : ''L'édition jeunesse 'mièvre' est en train de s'effriter. Aujourd'hui, les héros jeunesse comme Ewilan ou Ellana de Pierre Bottero sont forts mais ils sont confrontés à la douleur et à la solitude : le roman va précisément décrire leur itinéraire pour les dépasser...'' Au reste, ajoute-t-elle, ''l'univers contemporain, sa violence et ses malheurs dans lesquels l'enfant se trouve aujourd'hui plongé, en particulier en regardant la télé, nous a obligé à une réflexion nouvelle. C'est le cas dans la collection 'Rageot Romans' dans 'Amies sans frontières' d'Hélène Montardre et dans 'Kmille fait son blog', de Cécile Le Floch.'' Valéria Vanguelov, chez Grasset Jeunesse, confirme : ''Les tabous évoluent et le livre peut devenir un médiateur pour aborder des sujets qu'on taisait.'' Ainsi, la collection ''Les Petits Bobos de la vie'' a pour objectif de permettre à l'enfant de s'interroger et de trouver ses propres réponses. Quant à la collection ''Les P'tits Soucis'' de Hachette Jeunesse, en plaçant son héros ''Fred'' dans un immeuble où vivent des voisins très différents, elle lui fait découvrir les soucis, petits et grands, de la vie. ''Cette collection s'adresse aux enfants qui atteignent 'l'âge de raison' et se trouvent confrontés au monde extérieur'', explique Sarah Koegler, directrice de projet chez Hachette jeunesse. ''De l'album 'Le papa d'Héloïse est au chômage' à 'Fred et la fille différente', sur le handicap, le but est de donner des clés de compréhension aux enfants - et à leurs parents -, afin de leur permettre de faire sa place dans la société à 'l'autre'.''

Partager cet article
Repost0
23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 10:45

Textes et illustrations, une indispensable solidarité

Ainsi, peu de sujets restent tabous en littérature jeunesse mais, pour les éditeurs, la différence réside dans leur traitement. Et là, l'auteur et l'illustrateur jouent un rôle-clé. Comme le souligne Valéria Vanguelov : ''La complémentarité entre le texte et l'image est essentielle au traitement de sujets tels que la douleur de la perte d'une mère, comme dans 'Julie capable' de Thierry Lenain, afin que l'album soit un vecteur d'espoir. Il faut que le rythme de l'illustration vibre au même tempo que l'histoire.'' La collection ''Les Petits Bobos de la vie'', elle, est née d'une réflexion commune entre l'auteur et médecin Eric Englebert et l'illustratrice Claude. K. Dubois : ''ces connivences sont indispensables à l'efficacité du livre...''

Des livres-passerelle et non des livres-médicament...

Première remarque, consensuelle, chez tous les éditeurs jeunesse. Ces livres sont des livres-passerelle, non des livres-médicament. Pour Valéria Vanguelov, ''le principal est d'aider des enfants en difficulté. Dans un deuxième temps, l'enfant peut en arriver - à partir du livre - à verbaliser et à dialoguer avec son entourage. Et réciproquement, les parents peuvent se servir d'un album pour aborder un sujet complexe ou traumatisant, et en discuter avec l'enfant. Mais ce n'est en aucun cas un 'médicament' !'' Même réaction chez Hatier Jeunesse : ''Pas question de faire des livres 'médicament', de livrer des réponses 'toutes faites'. Le récit et l'illustration sont conçus afin que chaque jeune lecteur puisse trouver des pistes pour mettre en mots son problème et, s'il le veut, en discuter avec les adultes.'' L'important est de permettre l'instauration d'un dialogue, interne ou externe au livre. Ainsi note-t-on chez Rageot que : ''L'adjonction - autour du héros - de personnages adjuvants d'âges divers, crée des figures de recours tant pour le héros que pour le jeune lecteur.''
En conclusion, quelle que soit l'histoire, le livre doit rester l'allié de l'enfant ainsi que de ses parents. Dans un monde menacé, en dépit de la multitude d'informations, par le mutisme et l'absence de communication, quelle plus belle ambition !

 

 Source : http://www.hachette.com/mag/027/000000008412/la-littarature-jeunesse-madiatrice.html

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 14:25

 

Lire, c’est créer à deux. C’est là sans doute la force de la lecture par rapport à d’autres activités. Encore faut-il faire découvrir au jeune public ce bonheur de lire en ouvrant de larges horizons d’attente. Abattre les préjugés, les idées reçues. Lancer des ponts vers une littérature de plus en plus exigeante, de plus en plus « active ».

Les plus grands écrivains de littérature, Hugo, Zola, Tournier et tant d’autres, se sont adressés à tous les publics et des écrivains comme Stevenson, Verne, London, Kipling, sont devenus de grands « classiques » lus par tous. Si l’on évoque la création contemporaine : Jean-Claude Mourlevat, Évelyne Brisou-Pellen, Daniel Pennac, Michel Quint, Jean-Côme Noguès  – écrivains connus et reconnus – passionnent un large public et sont présents à l’école où ils s’imposent  comme de véritables « classiques »

Deux phénomènes ont fait entrer la littérature jeunesse dans « la littérature » tout court et lui confèrent ses lettres de noblesse.

-       La notion d’auteur, tout d’abord. Auparavant, la littérature s’adressant à un jeune public était affaire d’éditeurs. Le titre de l’œuvre primait le nom de l’auteur. Désormais, on assiste à un retour en force de l’auteur dont l’univers romanesque se dessine d’un livre à l’autre, avec ses formes littéraires, ses motifs de prédilection qui lui donnent toute sa légitimité.

-       Une littérature de qualité a émergé, accessible à tout lecteur, qui affine ses goûts, approfondit sa culture et développe son esprit critique. La lutte contre le réveil des nationalismes et des intégrismes. Les visages multiculturels de l’autre. L’approche ethnologique. Les réflexions sur le bonheur. L’humour, « perle de la pensée », comme l’écrivait Apollinaire. Une dimension absolument essentielle.

Les nouveaux programmes paraissent marquer un retour aux « fondamentaux », et bon nombre de collègues semblent penser que la littérature jeunesse est de ce fait réduite à la portion congrue. Pourtant, si on lit attentivement les nouvelles Instructions Officielles, on s’aperçoit que l’accent est mis, plus que jamais, sur la nécessité d’amener l’élève au « plaisir de lire ». Bien que l’expression « littérature jeunesse » apparaisse peu, il est clairement signalé qu’elle constitue un vecteur non seulement incontournable, mais fondamental.

 

Partager cet article
Repost0
27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 10:04

 

·         Jean-Marc, la littérature c’est quoi ? Cela sous entend que tout ne serait pas littérature…

 

À vaste question brièvement exprimée, vaste réponse brièvement exprimée : toute œuvre d’imagination exprimée par des mots. Je sais que j’exclus ainsi de la « littérature » les articles, essais, études, biographies, reportages, etc. Mais j’assume.

 

·         Qu’est-ce ce que la littérature jeunesse ? Une littérature à part entière ?

 

Une branche fractale de la littérature : on y retrouve tous les genres littéraires, mais en version « jeune » (souvent synonyme de « light »). Et plus on descend en âge, plus s’y ajoute de l’illustration, jusqu’à ce que celle-ci prenne le pas sur la littérature (pour les tout-petits).

 

·         Faut-il lire les classiques ? Pourquoi ?

 

Chacun fait comme il veut. On peut vivre sans. Comme on peut vivre sans rien connaître de la musique ou de la peinture classique… Je dirais que c’est une question d’intérêt et de choix personnels. Ce qui est mauvais, c’est d’en faire une obligation (à l’école par exemple). En quoi une culture SF ou manga serait-elle inférieure à une culture classique ?

Partager cet article
Repost0
1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 15:25

 ·         La littérature c’est quoi ? Cela sous entend que tout ne serait pas littérature…

Effectivement, tout ce qui est écrit n’est pas forcément littérature. Le terme me semble souvent usurpé.

 

·         Qu’est-ce ce que la littérature jeunesse ? Une littérature à part entière ?

C’est une forme d’écriture comme une autre, oui, une écriture à part entière. Mais encore une fois, le terme est ici trop pompeux. Dommage qu’il n’en existe pas d’autre.

 

·         Faut-il lire les classiques ? Pourquoi ?

Oui, surtout à l’école, pour en donner le goût. C’est une question de culture. Il faut avoir lu certains textes.

Partager cet article
Repost0
1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 15:23

"         Lorris, la littérature c'est quoi ? Cela sous entend que tout ne serait pas littérature…

            Je pense qu’en effet tout n’est pas littérature. Je pourrais citer des noms mais je n’ai déjà que trop peu d’amis. Dire ce qu’est la littérature est plus compliqué que de dire ce qu’elle n’est pas. Je crois que je vais renoncer.

 

 "         Qu'est‑ce ce que la littérature jeunesse ? Une littérature à part entière ?

             Vraiment très peu d’amis, je vous assure. Merci de ne pas insister.

 

 "         Faut‑il lire les classiques ? Pourquoi ?

             Oui, naturellement. Toutes ces oeuvres se trouvent dans des éditions de poche à bon marché. Lire les classiques est très avantageux, on ne le souligne pas assez. Et il en est même de fort amusants, comme “Le Lys dans la vallée”.

 

Partager cet article
Repost0
13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 08:59

 

 

Un livre sur cinq acheté en France est estampillé « jeunesse », alors qu’il y a dix ans, c’était un livre sur dix. Le chiffre en dit long sur l’explosion d’un secteur éditorial totalement transformé, au point que les parents aujourd’hui ne savent quelles lectures conseiller à leurs enfants, surtout les plus de 10 ans. Ce sont les jeunes entre eux qui font ou défont le succès d’un roman parmi des centaines d’autres. Une révolution pour ceux qui ont grandi avec Le Club des cinq ou Fantômette !

1. La révolution de la quantité

Entre 1995 et 2005, le nombre de titres jeunesse a doublé, ainsi que le nombre d’exemplaires par titre, soit un quadruplement en dix ans. De quoi battre en brèche l’idée reçue qui voudrait que les «jeunes ne lisent plus». Ils lisent beaucoup, au contraire, et se voient offrir une profusion de livres : en 2008, plus de 12.000 titres jeunesse ont été produits en France, dont 5.300 nouveautés. Le secteur qui progresse le plus vite est celui de la fiction, ces romans pour plus de 10 ans, souvent de la taille d’un pavé. « Tout est parti de Harry Potter, rappelle Jessica Jeffries-Britten, spécialiste de la littérature jeunesse (1), qui a permis aux adultes de comprendre que la jeunesse n’est pas une sous-littérature. Le fait de publier pour les jeunes en grand format, de fixer le prix de ces romans autour de 18 €, a donné un statut à la littérature jeunesse », souligne-t-elle.

2. La révolution multimédia

Les livres pour les jeunes, plus que tous les autres, sont adaptés au cinéma et donnent lieu à des produits dérivés, notamment des jeux vidéo. Quand un éditeur signe avec un auteur jeunesse, au Royaume-Uni et aux États-Unis, les droits pour le cinéma font partie du contrat. Les Orphelins Baudelaire, Eragon ont vu leur succès suivi d’un film et de jeux. Le cinéma peut aussi relancer un livre. La sortie, en 2005, de Narnia, réalisé par Andrew Adamson dont c’était le livre de chevet quand il était enfant, a relancé les ventes de ce classique anglais paru dans les années 1950. En France, une génération d’enfants l’a découvert. Autre exemple de genres qui s’interpénètrent, Naruto, un des héros des pré-ados, est né d’un manga, a été transposé en série télé et en jeux vidéo, avant d’être édité en Bibliothèque Verte.

3. La révolution de l’âge

Il y a une trentaine d’années, les enfants entraient progressivement dans les livres de « grands » entre 14 et 18 ans. Maintenant, le gouffre entre littérature jeunesse et adulte se comble. « La littérature jeunesse ne s’arrête plus à 15 ans comme autrefois, elle va jusqu’à 30 ans », confirme Claude Combet, journaliste à Livres Hebdo. Stephenie Meyer et sa saga peuplée de vampires (quatre livres chez Hachette – Fascination, Tentation, Hésitation, Révélation – et deux films) est lue avec passion des pré-ados aux trentenaires. Mais uniquement par des jeunes filles, à qui s’adresse toute une nouvelle littérature sentimentale née chez les Anglo-Saxons, la « chick litt » (« littérature de poulettes »), dont Meg Cabot avec son Journal d’une princesse (Hachette) est la reine incontestée.

Conquérir ces publics jeunes, les plus dynamiques, motive les auteurs, qui abolissent eux aussi les frontières. À l’École des loisirs, Marie Desplechin (Pome) ou Agnès Desarthe (Je ne t’aime pas, Paulus) écrivent avec brio des livres pour ados et, par ailleurs, des romans pour adultes. Anne-Laure Bondoux a publié chez Bayard Le Temps des miracles, en deux éditions, une « adulte » et une « jeunesse ». L’auteur irlandais de polars John Connolly vient de faire de même avec son Livre des choses perdues, chez L’Archipel. De plus en plus d’auteurs célèbres écrivent un livre pour enfants, comme le Norvégien Jo Nesbo qui vient de publier chez Bayard un conte très réussi, La Poudre à prout du Pr Séraphin.

Cette nouvelle littérature « jeunesse », foisonnante, banalisée, objet d’un marketing agressif, a-t elle totalement perdu de vue l’objectif éducatif qui guidait les premiers auteurs, comme la comtesse de Ségur ? « Le rôle d’un livre n’est pas en premier lieu d’éduquer, c’est à l’école de s’en charger », rappelle Jessica Jeffries-Britten. Les livres jeunesse de qualité conservent toutefois cette ambition, comme le souligne la romancière Marie-Aude Murail : « La fréquentation précoce des livres offre à l’enfant des modèles et des références qui l’aident à comprendre le monde et à surmonter les difficultés. » Reste aux parents à lire de temps en temps avec leurs enfants un roman jeunesse, pour pouvoir participer aux choix, au même titre que bibliothécaires, enseignants et copains.

Nathalie LACUBE

http://www.la-croix.com/parents-enfants/article/index.jsp?docId=2402711&rubId=24307

Partager cet article
Repost0

POURQUOI ce BLOG ?

 Le BLOG consacré
aux AUTEURS,
à la LITTERATURE JEUNESSE
et à L'ECRITURE
.

Enfants 1 199La lecture est une nécessité dans le monde moderne. Elle permet de maîtriser la langue, de développer l’imaginaire, de structurer la pensée, d’accéder au savoir, d'acquérir du vocabulaire... C’est pourquoi parents et enseignants se lamentent lorsque les enfants ne lisent pas et les ados encore moins. Pourtant, ils prendront PLAISIR à lire... pur cela, il suffit de les juindécembre2010 225aider à ouvrir la porte.

 

 

 

 

 

 

  

 

 

  

 

 Avec ce blog, j'aimerais :
 * faire découvrir la littérature jeunesse,l'écriture et les auteurs pour la jeunesse
partager une passion et pourquoi pas donner envie de lire et de rêver entre les pages.  

juindécembre2010 260Le livre est une véritable source de plaisir, de joie et d'émotion. Beaucoup d’élèves disent ne pas aimer lire. Je ne suis pas loin de penser que TOUS aiment lire, sans exception ! Le plus difficile pour eux est de parvenir à trouver dans la masse, LE livre, celui qui ne va pas les endormir… juindécembre2010 227LE LIVRE, celui qui va leur "parler", le livre qui leur correspond, le livre qui va leur remuer les tripes, les boyaux, les neurones, la tête !!!  

Enfants 1 178-copie-1Personne n'aime lire toutes les histoires, tous les livres. Evidemment. Il existe donc des "critères" à appliquer pour trouver et emprunter la perle, le livre qui va faire définitivement plonger dans le plaisir de lire !

Dans le livre on fait de merveilleuses rencontres, on découvre plein d'amis, on voyage, on s'ouvre sur le monde, on vit des aventures que l'on ne connaîtra jamais dans la vie de tous les jours : on embrasse des princesses, on escalade des rochers, on "zigouille" les méchants, on galope sur des chevaux lancés à la poursuite de terribles bandits ... bref, on fait de fabuleux voyages pour... "sourire, rêver et aimer" (Lisez "Le type" de Philippe Barbeau.) !!

Enfants 1 258Dans ce blog, il sera question des hommes et des femmes qui écrivent : les écrivains pour la jeunesse. Les ouvrages de littérature jeunesse de qualité seront présentés, racontés, "décortiqués"...
Vous lirez des interviews de professionnels, vous découvrirez des portraits, le monde de la chaîne du livre (éditeurs, imprimeurs, libraires...), vous trouverez également des conseils, vous ferez des rencontres, participerez à des débats, vous lirez des expériences d'animations pédagogiques autour des livres, vous découvrirez des "paroles" d'élèves, d'enseignants, des textes et.... plein d'autres choses encore !

juindécembre2010 224

 Brigitte Coppin 015
--------------------------- 

    "Les gens qui aiment lire sont rarement des salauds !"
Xavier-Laurent PETIT
  ---------------------------

  SPECTACLES

   

  "Salomon, vous vous rendez-compte ?"

de Christophe Boutier

 

spectacle radeau 010 

 

Sa majesté des couches"

de Christophe Boutier  

 

  24.JPG54.JPG

Photo-034.jpg

  Une comédie en V actes écrite et mise en scène par Christophe Boutier

L’histoire de la séduction, de l’enfant et de sa famille depuis la préhistoire jusqu’à l’enfant-roi du XXIème siècle.

 119.JPG

Sur scène, il y avait :

- 14 comédiens 

- Six musiciens professionnels dont Michel Léger, accompagnateur de vedettes de la chanson et du cabaret, telles que La Bande à Basile, Daniel Guichard, Zanini, Jean Constantin, André Aubert (Don Patillo)...

- la chorale du collège de Xavier Bélanger (professeur d'éducation musicale qui a mis en musique le spectacle) qui a interprété des chansons de variété en rapport avec l'enfance.

- des projections murales assurées par les élèves de l'option image (Eddy Dabrigeon...) du collège, option dirigée par Cécile Cotten,  professeur d’Arts plastiques.

  19.JPG 20.JPG

 

Les spectacles précédents

 

2013- Le temps du maquis"

2012 - "Salomon, vous vous rendez compte ?"

2011 - "Sa majesté des couches"(Gannat)

2010 - "Hommes-Femmes, nos amis les bêtes"  : 2ème épisode (Gannat)

2010 - "Un zèbre sur la banquise" (Gannat)

2009 - "Hommes-Femmes, nos amis les bêtes " : 1er épisode (Lapalisse)

2008 - "La farce vaudevillesquement tragique de la chambre forte du jugement dernier. " (Lapalisse)

2007 - "Le terrier zeixcoussois en Zinzinmouli ou la complainte des comédiens en danger" (Saint- Prix)

 ------------------------------------------------------------

 

    Un grand MERCI donc à tous les écrivains jeunesse
 que j'épuise et à qui je donne mal à la tête !!!
Ah ! Ah !!

Enfants 1 224Christian Grenier, Eric Boisset, Alain Grousset, Alain Surget, Béatrice Nicodème, Anne-Marie Desplat-Duc, Susie Morgenstern, Arthur Ténor, Hubert Ben Kemoun, Jean-Côme Noguès, Marc Séassau, Fabrice Colin,  Lorris Murail, Roger Judenne, Philippe Barbeau, Anne Ferrier, Evelyne Brisou-Pellen, Eric Sanvoisin, Christophe Léon, Jean-Luc Luciani, Béatrice Egémar, Magali Herbert, Guy Jimenes, Jean-Claude Mourlevat, Raymond Perrin, Jean-Baptiste Evette, Marc Cantin, Claire Gratias, Christophe Miraucourt, Xavier Bascour, François Librini, René Gouichoux, Yaël Hassan, Jean-Marc Ligny, Marie-Aude Murail, Cécile Roumiguière, Brigitte Coppin, Dorothée Piatek, Sophie Audouin-Mamikonian, Fanny Joly, Johan Héliot, Jack Chaboud, Jean-Luc Marcastel, Stéphane Daniel, Emmanuelle et Benoît de Saint Chamas, Jean-Paul Gourévitch, Michèle Laframboise., Florence Hinckel, Christophe Loupy, Lénia Major, Viviane Koenig, Marie Mélisou..

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
     

... évoque le BLOG sur la littérature jeunesse.

 

"Des conseils pratiques de pro à pro, des interviews délicieuses et des
articles écrits par des écrivains ou des éditeurs, des bibliographies,
des réflexions sur la littérature jeunesse, des coups de coeur et
 des anecdotes...On trouvera tout cela (!) sur le blog de C
hristophe
Boutier, professeur documentaliste  au collège de Gannat (Allier).

Les petits articles de réflexion sur certains aspects de la littérature
jeunesse sont parmi les plus intéressants, d'autant plus qu'ils soulèvent
parfois des points souvent peu vus : les genres relevant de l'imaginaire
et les critères de classification (science fiction, fantasy...), les styles
d'écriture (classique, moderne…), ou encore le souci de la véracité dans
les romans historiques jeunesse.

En plus de cela, on trouvera une liste impressionnante de sites
d'écrivains  et des ressources diverses et variées qui émaillent les
articles (liens vers des  sites de séries jeunesse, des conférences
en ligne...), des « trucs et astuces » de Doc pour aimer et faire
aimer la lecture, des bibliographies...

Si la mise en page gagnerait à être un peu plus claire et lisible, le côté
bric-à-brac (où on flâne volontiers de longs moments) perdrait de son
charme...

Par un prof-doc amoureux et défenseur acharné de la littérature
jeunesse.
"

 

Rubriques

CULTURE au CDI de Gannat

Collège de Gannat (03)

" Fête de la culture, de la lecture et de l'écriture"

  Mai 2013 - 4ème édition

Eric Boisset 

Mai 2013 145

ArthuArthur Ténor 024r Ténor

Alain Surget 

Alain Surget 053

 

Mai 2012 - 3ème édition

 Jean-Luc Marcastel

jean-luc-MARCASTEL-010.jpg

Brigitte Coppin 

      Brigitte-Coppin-013.jpg

 

Mai 2011 - 2ème édition

Philippe Barbeau, Christian Couty

juindécembre2010 236

Béatrice Nicodème

 

juindecembre2010-245.jpg

 

Juin 2010 - la 1ère édition :

 

Alain GROUSSETet Christian GRENIERétaient parmi nous pour évoquer la Science-Fiction (SF) etpour débattre des nouvelles technologiesqui pourraient "tuer » les livres...

 Enfants 1 196

  -----------------

Le nouveau spectacle du collège

Joseph Hennequin de Gannat, dans l’Allier.

 

 

La troupe de théâtre du collège Hennequin, composée cette année de 30 comédiens issus des quatre niveaux de classes, a réalisé un film (un vrai ! en noir et blanc)écrit par Christophe Boutier, professeur documentaliste, « Le temps du maquis» (vendredi 14 juin 2013, centre socio culturel de Gannat). Xavier Bélanger, professeur d’Education musicale, assurera la mise en musique.

Ce film présente la dure réalité de la vie quotidienne et clandestine, au milieu de la forêt,d’hommes et de femmes – les maquisards - remarquablement courageux qui recoururent, au péril de leur vie, à la guérilla pour s’attaquer à la milice du Maréchal Pétain et aux troupes d’occupation allemande.

Ce spectacle entre dans le cadre du projet « Devoir de mémoire », une option du collège menée en classe de 3ème. Les 16 élèves de cette option dirigée par M. Bellet, professeur d'Histoire, présenteront la soirée :

En 1ère partie, un court métrage : Roger VENUAT, résistant dans le maquis de Hérisson (Allier, 03), au collège Joseph Hennequin.

En 2ème partie, la pièce de théâtre, « Le temps du maquis »

ENTREE GRATUITE

  

QUI SUIS-JE ?

Je suis Christophe BOUTIER, professeur documentaliste au collège de Gannat (1 rue Joseph Hennequin. 03800 GANNAT) , dans l’Allier, en Auvergne.

Passionné par la littérature jeunesse, l'écriture, la lecture... j'ai découvert, grâce à ma profession cette littérature - une vraie littérature ! - qui comporte de magnifiques textes. Et derrière des mots adressés, peut-être davantage aux enfants, aux adolescents - quoi qu'un bon texte doit pouvoir être lu par tous sans aucune histoire d'âge ! - se cachent des écrivains adorables, des personnes d'une incroyable richesse humaine, intellectuelle et culturelle, des gens de talent que j'ai/j'ai eu la chance pour certains de côtoyer !

Aujourd'hui, j'éprouve le besoin de partager mon amour des auteurs jeunesse et de leur oeuvre ! je compte également sur vous lecteurs pour faire vivre ce blog, mutualiser nos expériences, nos connaissances, nos réflexions et... débattre.

 
Mon autre BLOG, celui du CDI du collège de GANNAT :
http://www.cdi.gannat.over-blog.com